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26 avril 2024

Le Coronavirus, la tragédie de l’Occident

Le Coronavirus, la tragédie de l'Occident

Par : Buder BRILLANT

NDRL: Cet article publié dans les colonnes du journal en ligne KAPZY NEWS n’engage que son auteur.

Prononcé à tort et à travers, il est difficile de parvenir à une définition absolue de l’occident comme concept, surtout lorsqu’il est question d’établir des liens entre la géographie, l’idéologie, la religion, et la civilisation au cœur de son interprétation.

Toutefois, théoriquement, il peut se définir comme étant un groupe de pays faisant office de gendarme de la démocratie moderne et du contrôle des mécanismes de l’économie mondiale. Ce concept dit OCCIDENT, vieux d’environ une vingtaine de siècles,  a pu gagner du poids entre 20ème et 21ème siècle tant sur le plan idéologique que sur le plan de la manifestation des pratiques économiques et commerciales. C’est le cas par exemple, des Etats-Unis d’Amérique qui, d’une part, exportent la démocratie en Amérique latine et la Caraïbe au nom de la doctrine de Monrœ ainsi que dans certaines zones d’Asie pacifique et du Moyen-Orient au nom de la destinée manifeste. Et d’autre part, sur fond de libéralisme économique et de doctrine de la mondialisation maitrisée, il y a les pays de l’UE qui soutiennent l’identité européenne et se lient aux Etats-Unis, soit par le biais de l’OTAN, afin de façonner le paysage géopolitque mondial en termes d’équilibre, paysage auquel le couple Sino-Russe y demeure un acteur majeur. Bref, une esquisse superficielle en guise d’une idée de ce qu’est l’occident

Le monde occidental a beau regné en maître du destin mondial. Certains événements phares l’ont rendu plus fort avec le temps, notamment l’explosion de l’URSS suite à la chute du mur de Berlin où l’ordre mondial s’est livré à une Asymétrie États-unienne, autrement dit, l’unipolarité americaine. D’autres comme l’attentat du 11 septembre 2001 à New York et celui de France-Paris en 2015 l’ont rendu plus que déterminé dans la poursuite de ses actions de conquête des zones économiques fertiles au nom  de la contrainte des Etats parias en détention des armes à destruction massive ; d’où la guerre juste menée par les Etats-Unis et leurs alliés Européens contre l’axe du mal formé, selon la perception occidentale, de certains pays du moyen-orient comme Afghanistan, l’Iran, l’Iraq, Pakistan etc.

Malheureusement, « Le génie n’a qu’un siècle »

L’occident, étant miné par la rigueur des crises économiques à répétition dont la crise des subprimes de 2008 aux Etats-Unis avec son effet domino et dévastateur en Europe, la crise grecque de 2009, la crise des migrants de 2015 en Europe, le Brexit en 2016; Ce dernier pourrait engendrer des effets de contagion à l’UE. Ce sont autant de facteurs qui fragilisent la survie Européenne de groupe et renforce la conception des europhobes d’une veilleité de dissolution de l’UE d’un côté, et d’un autre côté compromet le symbole de première puissance mondiale des Etats-Unis.

De grands changements dûs à ces crises répétées s’opèrent chez les occidentaux sous couvert d’un optimisme continu.

En effet, il a suffi d’un coup de sifflement pour enlever la couche de chrysocale qui cachait les grandes faiblesses structurelles du monde occidental. Et, aujourd’hui sous le regard impuissant de tous ceux qui s’enorgueillissaient de la performance du système occidental, le coronavirus frappe de plein fouet et met à nu les tumeurs malignes qui le rongaient au-dessous d’une pleine et bonne santé apparente.

La Chine a su construire un hôpital standard en seulement dix jours et garantit les soins quasi-gratuits à ses fils et filles alors que la première puissance mondiale se lamente dans l’installation des hôpitaux de campagne à Central Park et à la Cathédrale de New York, encore moins ne parvient pas à instaurer au sein de la population, surtout New Yorkaise, la certitude d’une prise en charge totale des infectés par le coronavirus.

Le Président Vladimir POUTINE au cours d’une entrevue, a rassuré son peuple d’un accompagnement digne d’une Russie pleinement émergée pendant que l’Europe tatonne encore entre la solidarité financière à ses membres et la priorité sanitaire.
L’Italie sévèrement frappée par le coronavirus déplore d’ailleurs l’indifférence des géants de l’Europe face à la situation qui met à mal le pays et dénonce l’unité européenne qui reste le plus souvent théorique pendant que Cuba n’hésite pas à s’offrir en holocauste pour sauver l’humanité dont l’italie

Donc, en dehors des pleurs, de la peur, de l’inquiétude face à l’effondrement de l’economie mondiale dont le coronavirus pourrait laisser dans son sillage, il permettra de découvrir les grandes faiblesses du monde occidental, particulièrement l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et alliés, telles ont été durant cette dernière décenie cachées par des prétentions erronées.

En conséquence, des surprises inimaginables sont à attendre soit en Europe, soit aux États-Unis. Car déjà,  nombreux sont des Etats fédérés qui ne cachent pas leur déception face à la Lourdeur du systeme fédéral qui peinait à réagir rapidement et efficacement quant aux menaces de danger dûes à la propagation du coronavirus au niveau national. C’est ainsi que l’Etat de la Californie a franchi le pas du confinement de manière unilatérale en argumentant sur l’autorité incontestable des gouverneurs et des maires au niveau des Etats fédérés.
Ainsi, ces pratiques à la manière californienne, si à chaque éventuelle crise elles persistent et se propagent dans d’autres Etats, ne constitueront-elles pas un facteur de nuissance à la tradition démocratique américaine, laquelle met au premier rang le principe de supperposition des lois fédérées à la loi fédérale? Les États fédérés en se référant à la gestion, pour plus d’un, inéfficace de cette crise sanitaire au niveau fédéral; n’exigeront-ils pas plus de liberté afin de pouvoir anticiper beaucoup plus rapide à une autre crise à l’avenir?, Dans ce cas, cela pourrait probablement conduire à des amendements de la constitution américaine. Certaines factions de la population américaine pensent même au report de l’élection américaine, tel serait un coup de massure pour la première fois depuis la naissance de cette démocratie exemplaire  » l’exceptionnalité américaine ». On ne doit pas oublier qu’on parle des États-Unis d’Amérique, entre autres, la démocratie-modèle du monde. Sur le plan international, l’image de première puissance mondiale des États-Unis qui ne s’en sotiront pas mieux que la Chine et la Russie à ce carcan qu’impose le coronavirus se trouve déjà dans le viseur des critiques acerbes.

À l’autre rive du monde occidental, il y a l’UE dont la solidarité « relative » décroit à chaque crise en raison de la non uniformité de ce vieux continent et le surgissement des rapports dysproportionnés entre les membres de ladite super-structure. Dans un futur proche, soit au lendemain de cette crise sanitaire, la cacophonie au niveau de l’Europe se fera sentir. D’alleurs, cela commence déjà avec les positions divergentes de  l’Allemagne  » le pivot de l’UE » et du Pays-bas par rapport aux pays sauveteurs de l’UE; lesquels ne voient pas de bon œil la responsabilité commune face aux effets néfastes du coronavirus par moyen de CORONABONDS. Ce sera peut-être le facteur catalyseur de la dislocation à la cadence effrénée ou la désolidarisation en chaine des pays de l’Union Européenne. En tout cas, leur formule de gestion d’après cette crise déterminera son avenir

En definitive, le monde sera plus que jamais certain qu’il n’y a que le couple Sino-russe qui, ayant déjà fait preuve de solidarité au reste du monde, sur lequel on peut compter. Ce sera pour la Chine l’occasion de renforcer sa transition dûe au passage de l’émergence en douceur au leadership mondial au moyen de son fameux projet « La nouvelle Route de la soie » et pour la Russie de continuer sa marche à la conquête de la première puissance militaire ou enfin de voir naitre la monnaie commune du couple Sino-russe.

Buder BRILLANT
Diplômé en relations Internationales
Mémorand en Droit