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28 avril 2024

Des manifestations annoncées: Haïti tremble d’horreur.

À quelques heures du 18 novembre, Port-au-Prince et certaines villes de province présentent un visage qui s’empreint d’inquiétude et de frousse. Certaines voies reconnues pour leur encombrement tumultueux de véhicules se portent à vide et se transforment en un véritable boulevard.

Des manifestations annoncées: Haïti tremble d’horreur.

Par Carlens NAPOLEON.
Le Philanthrope.
Temps de lecture: 45 secondes

Le peu de gens remarqués dans les trouées s’empressent à rentrer chez eux. Les business sont tous fermés et des barricades se sont remarquées à tribord et à bâbord comme des dépôts d’immondices bordés aux diverses rues de la capitale.

Malgré la présence timide des policiers, la voie publique prend une allure guindée comme si le pays était en état de guerre. C’est l’affiche d’une circonstance conduite en état de panique collective provoquée par les séquelles vécues d’autrefois et analogue à une menace permanente de crise et d’embûche.

Cette psychose de peur qui s’installe dans les coins et recoins du pays est visible comme le nez au milieu du visage. Ce 18 novembre qui marque le 215ème anniversaire de la bataille de Vertières, reste un jour idéal pour les petrochallengers et les membres de l’opposition de faire valoir leur revendication. Ils ne sont pas d’ailleurs à leur coup d’essai. Le 17 octobre dernier, ils étaient des milliers qui déferlaient les rues pour exprimer leur ras-le-bol vis-à-vis du système en place et du coup exiger la tenue du procès de petrocaribe.

Puisqu’en prélude de ces évènements, tout peut se produire, il est plus qu’évident pour que les endroits publics se complaisent dans cette solitude triste et profonde.

Concernant la journée de demain, personne ne peut prédire quelques choses. Même le Palais national se retrouve dans une situation incertaine par rapport aux circonstances dans lesquelles les manifestations ont été annoncées. Ce qui résulte que la possibilité qui s’ouvre au président de la République pour qu’il se rende à Vertières, demeure délicatement fragile et risque d’être conflictuelle par rapport à l’animosité monstrueuse que dégage la population du Nord, depuis à la fin de cette semaine, à son encontre.

Sur le parcours, il y aura certainement plusieurs tendances et les revendications ne seront plus les mêmes. D’une part, les petrochallengers feront sortir, sans doute, leur préoccupation quant à l’avancement du dossier petrocaribe et demanderont à tout bout de champ de mettre l’action publique en mouvement contre les dilapidateurs de ce fonds. D’autre part, il y aura l’opposition notamment le secteur qui se croit démocratique et populaire qui réclamera le départ du président Jovenel MOÏSE en prenant le dossier du petrocaribe comme subterfuge pour y arriver.

Dans ce cas, quel secteur de la vie nationale qui sortira le plus résistant et le plus sage de cette occurrence jonchée d’imprévu ? Celui qui avale tout ou celui qui a décidé de ne rien avaler de ce système? En effet, dans ce vaste climat d’hostilité, de peur et d’angoisse, la prudence est de mise et la carte du pacifisme est à jouer pour sauver la respublica.

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