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26 avril 2024

USA: Le chanteur R. Kelly condamné à 30 de prison pour crime sexuels

La sentence est tombée. La star américaine déchue du R&B, Robert Kelly dit Pour l’avocate Gloria Allred, qui représente trois des six plaignantes, le verdict contre R. Kelly doit servir d’exemple pour les célébrités qui se servent de leur «notoriété pour faire de leurs fans des proies».

USA: Le chanteur R. Kelly condamné à 30 de prison pour crime sexuels

Dans leur dernier réquisitoire, les procureurs fédéraux réclamaient au moins 25 années de réclusion criminelle en raison du «danger» que représenterait R. Kelly, de son vrai nom Robert Kelly, pour ses victimes et pour l’opinion publique. Le parquet américain a estimé qu’il était «un impudent, un manipulateur, dans le contrôle et la coercition, ne montrant aucun signe de remords ou de respect de la loi».

Des accusations rejetées par le chanteur

Durant les six semaines de procès en août et septembre derniers, le chanteur déchu avait été dépeint par l’accusation en «criminel, prédateur». Neuf femmes et deux hommes l’avaient accusé d’avoir abusé d’eux sexuellement, décrivant des viols, des prises de drogues forcées, des situations d’emprisonnement ou encore des faits de pédopornographie.

L’homme, qui a raconté avoir été violé quand il avait huit ans, a été reconnu coupable fin septembre 2021 de tous les chefs d’inculpation: extorsion, exploitation sexuelle de mineur, enlèvement, trafic, corruption et travail forcé, sur une période allant de 1994 à 2018.

R. Kelly a toujours nié les faits. Tout au long de son procès, l’ex-étoile afro-américaine du R&B était restée mutique, et n’avait pas manifesté d’émotion particulière à l’énoncé de sa culpabilité, se contentant de baisser la tête et de fermer les yeux.

R. Kelly, reconnue coupable en septembre 2021 à New York d’avoir dirigé pendant des années un «système» d’exploitation sexuelle de jeunes femmes, a été condamnée mercredi à 30 ans de prison.

Cette lourde peine contre le chanteur de 55 ans a été prononcée par le tribunal fédéral de Brooklyn, là où son procès il y a neuf mois avait levé le voile sur les crimes sexuels au sein de la communauté noire aux Etats-Unis. D’après des journalistes présents à l’audience, le chanteur n’a pas dit un mot à l’énoncé du verdict.

Déjà en détention et dans l’attente d’un autre procès fédéral à Chicago en août, R. Kelly espérait via ses avocats une peine maximale à New York de 17 ans de réclusion.

Donner écho «au sang, à la sueur et aux larmes des femmes noires»

Ce procès a été considéré comme une étape majeure du mouvement #MeToo: c’était la première fois que la majorité des plaignantes étaient des femmes noires et qu’elles accusaient un artiste noir.

Pour Kenyette Barnes, à l’origine du mot-dièse #MuteRKelly («Faites taire R. Kelly») en 2017 – la même année que le mouvement mondial #MeToo déclenché par la chute du tout-puissant producteur de Hollywood Harvey Weinstein – la justice américaine a permis pour la première fois de donner écho «au sang, à la sueur et aux larmes des femmes noires» que la société américaine ne voulait jusqu’à présent pas voir.

Bien avant que les violences sexuelles ne soient un sujet pour les médias et les réseaux sociaux aux Etats-Unis, des femmes afro-américaines bataillaient pour alerter les autorités et l’opinion publique. Mais pour une partie de la société, «les femmes noires ne sont ni susceptibles d’être violées, ni crédibles», dénonçait en septembre Kenyette Barnes.