NB: Cet article paru dans la rubrique » RÉFLEXION » sur le site de KAPZY NEWS n’engage que son auteur
Par Carlens NAPOLEON.
Le Philanthrope.
Temps: 2 minutes.
Il arrive qu’aujourd’hui l’objectif de prière d’une grande majorité de chrétiens catholiques, protestants, adventistes et autres en Haïti est plus social que spirituel. Pourtant, certains pasteurs et prêtres prétendent que nous puissions répondre à nos objectifs en nous rendant à l’église ou en faisant des prières. Est-ce vrai ou faux? Quelle est la nature de prière des haïtiens de nos jours ?
Les curieux qui ne font pas le vide de leurs sens au moment des prières engendrées par l’église, peuvent remarquer facilement que le but de prière de presque tous les adeptes de l’église se repose sur la question de logement, de l’emploi, du chômage, de l’accession aux soins de santé, de l’éradication de la misère, de l’obtention d’un visa américain et d’autres. Ce que certains pays très proches de nous résolvent de leurs propres mains sans l’aide d’un être transcendantal.
Malheureusement chez-nous, les années passent, la science évolue, la technologie s’accélère, mais nos idées-forces ancrées du primitif nous font perdre le sens de l’humain tout en devenant la risée de tout un continent par nos illusions sensorielles. Bref!
‹‹De 1882 à 2018, ça marque le 136e anniversaire de la guérison de la petite vérole en Haïti par l’intercession de Notre-Dame du perpétuel secours››, selon les prélats de l’église catholique. Pour commémorer cette date, l’église catholique notamment celle d’Haïti organise annuellement de grandes marches sous des thèmes forts en vue de remercier cette mère dite pleine de grâce. Dans certains médias de la capitale, les autorités catholiques invitent toujours les pèlerins à y prendre part et profite l’occasion pour solliciter la présence des hauts cadres de l’État à cette grande manifestation spirituelle à chaque 8 décembre de l’année.
En Haïti, l »objectif de cette grande activité consiste à remercier toujours Dieu et Notre-Dame d’avoir éradiqué la petite vérole dans le pays. Plus loin, cette rencontre annuelle reste l’occasion pour que les chrétiens et les hauts dignitaires de l’État se vêtent de couleur bleue et blanche et marchent en communion de prière dans les rues de Port-au-Prince afin de solliciter l’aide de la vierge pour contrecarrer les nouvelles maladies sociales menaçant de détruire notre avenir. La corruption, la mésentente, la misère, la division sont sans cesse dans le collimateur de cette grande journée de prière.
En réalité, la petite vérole était d’ordre naturel. Ça se pourrait que nous ayons dû avoir une main divine pour l’éradiquer. Mais la corruption, la mésentente, la misère comme étant le résultat de l’agir des humains, nécessite-elle des prières pour disparaitre comme la petite vérole ? Si oui, quid du travail humain et de l’ensemble des outils de transformation sociale?
Enfin de compte, cette pratique religieuse faisant croire que la prière et les marches spirituelles peuvent-être contrecarrées certains phénomènes sociaux, n’est qu’une politique pour faire accepter aux fidèles haïtiens cette situation absurde et intolérable dont ils vivotent. La vraie religion reste et demeure celle qui saisit et embrasse la réalité, la cause et l’idéal d’un peuple. Sinon, elle ne serait qu’un instrument justifiant la corruption, l’oppression et développant chez le peuple la patience pour qu’il continue à vivre et périr comme des bêtes ou des imbéciles.
D’autre en plus, c’est ce genre de pratique qui tient le statu quo, supprime notre sensibilité humaine, tue notre conscience populaire, calme notre douleur et nous fait croire que la vraie vie existe à l’au-delà que sur terre. Si l’objectif de nos prières est plus social que spirituel, en toute logique, où devrions-nous se rendre à la place de l’église?
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