Par: Wilner Jean
« Je ne suis pas un journaliste qui reste attaché au micro. Je crois dans l’éducation des jeunes [de Cité-Soleil] pouvant changer leur situation. Je vais à leur rencontre. D’où le sens de mon engagement », a déclaré Danielo Féquière. Pour ce faire, le jeune journaliste a lancé, il y a deux semaines, une série d’activités socioculturelles et politiques en vue de transformer l’ordre social haïtien en particulier celui de Cité-Soleil.
Ainsi une conférence-débat est-elle prévue, pour le 2 novembre 2018, autour du thème: « Lyen ant vodou ak politik ayisyen an. Kòman nou ka pi byen itilize vodou nan politik la ». Cette initiative vise, selon M. Féquière, non seulement à réfléchir sur la situation politique du pays par le biais du vodou, mais aussi contribuer au développement de la commune par l’inclusion de tous.
Au cours de cette conférence qui aura lieu à l’école Don Bosco, quartier de Drouillard, plusieurs personnalités dont Karl Henry Desmornes, PDG de radio Planèt Kreyòl, et Mambo Euvronie Georges Auguste seront intervenues, précise-t-il.
Il a ajouté que ce projet n’est pas seulement une affaire de Cité-Soleil. Cette initiative, a-t-il fait savoir, sera étendue sur le tout le territoire national. « Nous commençons par Cité-Soleil pour deux raisons. Tout d’abord, je suis originaire de la cité. Par ailleurs, Cité-Soleil, constaté-je, est l’un des quartiers défavorisés extrêmement marginalisé. Il faut lutter contre cette perception », explique-t-il qui ne dévoile pas le calendrier de « Lakou Politik » pour les autres villes du pays.
Alors que la population exige, à travers des manifestations violentes, l’arrestation des autorités impliquées dans la dilapidation des fonds Petrocaribe, les gens de Cité-Soleil, de par leur histoire, cultivent une attitude silencieuse, indifférente. Cette indifférence est, selon bon nombre d’analystes, le fruit d’un ensemble institutions sociales dont les médias [traditionnels], les associations grâce aux émissions radiophoniques, télévisées et conférences-débats. Un avis que Danielo Féquière ne partage pas.
« Contrairement aux milliers de personnes ayant parcouru, le 17 octobre 2018, les rues de la capitale haïtienne contre les « Petrovoleurs », nous, à « Lakou Politik », avons refusé de fouler le macadam au profit d’une conférence-débat organisée à Cité-Soleil sur la vie de Jean-Jacques Dessalines », s’est-il dédouané de toutes les accusations jugées anti-Petrochallengers.
Le journaliste invite la population à s’engager davantage dans la lutte pour retracer les 3.8 millards de dollars des fonds PetroCaribe. Il demande à la justice de prendre des mesures d’interdiction de départ à l’encontre de n’importe citoyen ayant eu une part active dans les résolutions votées sous l’administration Préval à Jocelerme Privert.
M. Féquière a fait valoir que l’apposition des scellés figurent parmi les mesures conservatoires qui devraient être prises contre les dilapidateurs ainsi que leur interdiction de participer aux élections.
