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9 avril 2024

Le flou total

Le flou total

Par : Jacquelin Coque

Nous vivons dans un pays où culturellement la tradition ou la jurisprudence fait loi. Depuis quelque temps, il y a des dossiers dans la république que nous attendons leur finalité mais qui n’arrive jamais à satisfaire notre attente.

Le flou est tellement visible, n’importe quelle personne peut oser s’ériger en expert dans presque tous les domaines du monde pour faire taire les mieux placés dans leur champ où ils évoluent. Dans notre vernaculaire nous avons l’habitude d’entendre « Le français est élastique » maintenant c’est notre droit, le droit haïtien qui est élastique. Chaque étudiant en droit, chaque maître avocat, chaque juge, chaque docteur en la matière a ses idées et opinions à émettre, surtout quand il s’agit de la dame aux yeux bandés. Tous ces savants-là dit-on brouillent tous les piste de notre compréhension.

Et ça ne date pas d’aujourd’hui, depuis la rédaction de la constitution du 29 mars 1987, les hommes de loi haïtien ne s’alignaient pas sur la même longueur d’onde. Trente-trois ans plus tard les choses restent les mêmes.
Chaque administration et gouvernement des trois dernières décennies nous ont floués avec des actions les unes plus fétides que les autres. La dernières en date c’est la nomination des neuf (9) membres du Conseil Electoral Provisoire (CEP) que le président de la république d’Haïti, Jovenel Moïse a rendu public dans un arrêté le18 septembre 2020 dernier qui est rejetée sur le champ par les ténors de la classe politique haïtienne.

Le pire dans tout ça, c’est que les neuf membres du Conseil Électoral. Provisoire sont investis dans leur fonction sans avoir fait l’assermentation par
devant l’organe compétent qu’est la Cour de Cassation, la plus haute instance judiciaire du pays.

D’une part les opposants du pouvoir ont brandi plusieurs articles de la constitution haïtienne pour étayer leurs arguments. Car la mission du CEP anticonstitutionnelle de Jovenel Moïse n’est pas bien définie. En aucun cas les membres de ce conseil n’ont et n’auront jamais le pouvoir d’amender la loi mère du pays, voir même réécrire une autre constitution. Les adversaires politiques du président Moïse souhaitent avoir l’aide de toutes les forces vives de la nation afin d’écarter le pays cette coterie machiavélique, tancent-ils?

De contraires, le pouvoir lui-même dit avoir toutes les provisions légales avec la fameuse constitution amendée de 1987 pour mettre en branle la machine électorale. Le palais national a même mis un service de vulgarisation pour faire accepter au peuple haïtien les prochaines joutes électorales déjà contestées.

L’ambassade américaine à Port-au-Prince dit prendre note de l’arrêté nommant les neuf membres du CEP et du même coup attendra l’organisation des prochaines législatives et territoriales afin de relancer le pays sur la voie démocratique.

Est-ce de l’immixtion ou l’amour de voir Haïti progressée?

En tout cas il est écrit quelque part dans la sainte écriture (1roi 19:18) ou l’Eternel dit au prophète Elie « Il y a sept mille (7.000) hommes qui n’ont point fléchi les genoux devant Baal… » une chose est sûre qu’il y ait toujours un faible reste et nous l’avons aussi en Haïti. Que ce faible reste se mettre débout pour dire NON. Sinon nous sommes condamnés à vivre au quotidien ce flou dans sa totalité.