Santo Domingo : une plainte officielle contre la centrale thermique de Punta Catalina
Santo Domingo.- L’Institut des Avocats pour la Protection de l’Environnement (INSAPROMA), soutenu par des centaines de citoyens, a déposé une plainte officielle contre la centrale thermique de Punta Catalina auprès des Offices du Procureur spécialisés en corruption administrative (PEPCA) et en protection de l’environnement (PROEDEMAREN).
Une demande de transition vers les énergies renouvelables et de décontamination des sols
Ce dépôt de plainte exige que la centrale de Punta Catalina abandonne l’utilisation de combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables dans un délai de quatre ans. Il demande également que les cendres toxiques issues de la combustion du charbon, actuellement stockées dans la localité de San José batey, dans le district de Catalina, dans la province de Peravia, soient éliminées. La plainte va plus loin en réclamant une indemnisation de 3 milliards de dollars pour les dommages supposés causés par la corruption et la pollution, notamment les préjudices portés à l’État dominicain, aux communautés locales, à l’environnement et aux ressources naturelles.
Appel à des sanctions contre des responsables politiques et des entreprises
Les plaignants exigent également la condamnation à des peines de prison et l’imposition d’amendes de plusieurs millions d’euros à l’encontre de l’ancien président Danilo Medina, ainsi qu’à celles de ministres de l’Environnement et de l’Énergie, passés et actuels, de responsables administratifs de Punta Catalina, et ce, pour leur implication présumée dans des actes de corruption. La plainte prévoit aussi des sanctions contre plusieurs entreprises telles qu’Odebrecht, Tecnimont, Grupo Estrella, ainsi que la société publique de production d’électricité Punta Catalina, connue sous le nom d’EGEPC.
Une plainte soutenue par de nombreuses organisations et fondée sur un volumineux dossier de preuves
Appuyée par une multitude d’organisations, la plainte détaille les risques pour la santé publique, la dégradation de l’environnement, les pertes agricoles et de pêche, ainsi que les dommages causés aux écosystèmes marins liés au fonctionnement de la centrale et à la digue du port charbonnier. Le dossier comporte également des témoignages de citoyens affectés et des expertises menées par des spécialistes nationaux et internationaux en matière d’énergie, de santé, d’agriculture, de chimie et d’écosystèmes marins.
Ce mouvement s’inscrit dans une volonté claire de faire face aux impacts environnementaux et sociaux de l’une des infrastructures énergétiques les plus controversées du pays. La plainte risque de provoquer un vaste débat public sur la conformité de ces installations aux normes internationales en matière de développement durable et de protection de l’environnement en République Dominicaine.