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28 mars 2024

Retour humanitaire des haïtiens: le Chili a donné raison au Sénateur Wilfrid Gelin

‘’Chronique d’un retour annoncé’’, pourrait écrire l’intellectuel colombien, Gabriel Garcia Marquez. Contraint par ses prérogatives constitutionnelles de veiller au bien-être de ses concitoyens tant du terroir national que de l’extérieur, la diaspora haïtienne a toujours été considérée comme l’une des top priorités au fond de l’agenda législatif du Sénateur Wilfrid Gelin.

Retour humanitaire des haïtiens: le Chili a donné raison au Sénateur Wilfrid Gelin

Boston , 7 novembre 2018

Écrit par Dr Jean Ford G. Figaro

Dès son entrée au Sénat de la République, le cap a été mis sur le triptyque de pays comptant le plus grand nombre d’haïtiens (États-Unis, Saint-Domingue, Chili). A la fin du mois de novembre 2017, l’Honorable Wilfrid Gelin avait effectué un voyage à la République du Chili, pour s’enquérir de la vraie situation des milliers de ressortissants haïtiens qui ont laissé le pays vers cette grande nation de l’Amérique du Sud.

Après des multiples constats sur les conditions de vie des milliers de ses compatriotes, les unes plus accablantes que les autres, et son observation pointue de la croissance de l’économie chilienne en sa qualité d’économiste expérimenté, le parlementaire avait prophétisé sur l’avenir des migrants haïtiens. Dans une conférence de presse qui précédait son départ, le Sénateur Gelin avait lancé une bombe qui défrayait la chronique dans les médias de Santiago de Chili. Une prémonition qui semble n’avoir pas trop tardé pour se concrétiser. Le législateur dans sa clairvoyance politique avait déclaré de façon péremptoire et sans ambiguïté aucune que « le Chili n’était pas le ‘’el Dorado’’, ni le paradis que les haïtiens étaient à la recherche ». Il suggérait sans lueur d’un doute que dans un avenir pas trop lointain, ses compatriotes après avoir dépensé peut-être tout leur avoir, retourneront malheureusement dans leur pays d’origine. Ces compatriotes avaient été induits en erreur par de fausses promesses que leurs conditions matérielles d’existence allaient être meilleures. Ce n’était qu’un mirage et une vaste escroquerie concoctée contre ses pauvres jeunes en quête d’un ciel plus clément que le leur.

Aujourd’hui, vers les 3 heures pm, le premier groupe de refoulés arrivera à l’aéroport international, après la décision du gouvernement chilien de faciliter leur transport dans un avion militaire. Un nombre de 176 compatriotes dans une liste comptant plus d’un milliers ont signé leur départ volontaire sous peine de ne pas pouvoir retourner qu’après neuf (9) années. Ce plan de retour humanitaire conçu par le gouvernement chilien est un signe clair que d’autres mesures seront prises pour diminuer la présence haïtienne et les potentiels voyages vers ce pays. Certains ont déclaré qu’ils ne comptent jamais fouler le sol de ce pays parce qu’ils ont trop souffert pendant le temps qu’ils vivaient la-bas. Parmi les péripéties endurées, ils ont cité entre autres: le chômage, le racisme/discrimination, l’impossibilité de régulariser leur statut migratoire, etc….

La presse haïtienne n’avait pas mâché ses critiques à l’égard du prestidigitateur politique qui ne faisait que tirer la sonnette d’alarme. Le perspicace Sénateur du département du Centre, avait profité pour demander à l’état haïtien de préparer un plan de contingence afin d’accueillir les refoulés. Cette démarche devrait prioriser la réinsertion de ces compatriotes dans la dynamique sociale actuelle haïtienne. Le parlementaire exhorte aux autorités gouvernementales la mise en place d’un fonds de compensation capable de permettre à ces citoyens de se refaire une santé économique. Un accompagnement psychologique pourrait aussi être très utile si on tient compte de la douleur, de l’anxiété et des répercussions d’un rêve volatilisé. Diriger, c’est, prévoir. Le Senateur Wilfrid Gelin a fait preuve d’être un homme d’état et un visionnaire attesté.

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