Par Carlens NAPOLEON
Le Philanthrope.
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Quand dans un pays mêmes les éléments qui devraient être obligatoires et indispensables, ne sont pas garantis, la fuite massive des gens n’est qu’une évidence. Autrefois les haïtiens laissaient le pays pour des questions liées à la persécution politique, mais aujourd’hui cette forme de nuisance est quasiment inexistante, pourtant nos paires continuent à abandonner le pays en grande quantité. Cette mauvaise gouvernance qu’engendre la gestion irrationnelle de l’État fait que la majorité des haïtiens fuient le pays pour aller chercher un simple minimum qui est la nourriture ou encore le pain quotidien ailleurs.
Contrairement à ce que l’on puisse croire, le peuple haïtien n’est pas un peuple voyageur. De ce fait, nous sommes en droit de dire que tous ceux qui partent vers d’autres horizons au cours de ces dernières années, s’en vont majoritairement contre leur gré. Ce qui est pire de l’histoire, c’est qu’ils traversent de frontière en frontière sans jamais penser à y revenir chez eux. Parfois, c’est pour des raisons ayant rapport à l’immigration, à l’économie ou à la dégoûtante de leur terre natale.
Suite à ces observations, il faut bien se demander: comment rééquilibrer les conditions politiques et socio-économiques pour pouvoir donner une réponse adéquate à une telle question?
En fait, comme le mal est déjà fait, nous ne devons pas nous apitoyer autour de lui, car l’heure nous est opportune pour venir à des perspectives nouvelles capables de stopper cette hémorragie qui dénigre notre identité comme peuple.
Que faire pour répondre à une telle situation préoccupante?
Comme perspective pour les prochaines années, il est impérieux que l’État haïtien dégage d’abord un consensus national pour refonder le système politique actuel afin de créer la stabilité et la sérénité entre toutes les composantes de la nation. Puis, les dirigeants doivent se lancer dans un processus de production pro-actif pour que l’Etat haïtien développe le caractère d’un véritable Etat actionnaire au sens d’André Delion.
Cette mise en place, toujours selon le point de vue de l’auteur, va permettre à l’Etat du pays de bénéficier assez de légitimité pour qu’il puisse créer des valeurs économiques, régulariser les activités liées à l’économie et à la production et utiliser les moyens de l’actionnariat pour prendre ou garder le contrôle de la société. A l’issue d’une telle demarche, l’Etat haïtien va avoir des moyens pour poursuivre un objectif de direction de l’économie qui ne se resumera pas à la production de valeurs de portefeuille et ce dernier va, en outre, atteindre un but concret qui est la création d’un outil de production et d’en tirer des profits.
Ensuite, il doit chercher à subvenir aux besoins sociaux de base du peuple et à renforcer le cadre de sa production afin de diminuer l’importation. Cette pratique va lui permettre à créer des emplois plus viables dans le secteur agricole, industriel et commercial.
Enfin, il faut que nos dirigeants créent un climat favorable et propice à l’investissement puisqu’il est impossible de parler de développement endogène d’un pays sans penser à l’investissement. l’État haïtien doit mettre en évidence le partenariat public et privé afin d’élaborer efficacement des politiques publiques pouvant apte à répondre aux services de la population, à contrôler l’insécurité à tous les niveaux et à établir spécifiquement des zones de production et d’investissement.
A la fin de ces mises en application, Haïti sera devenue une terre d’espérance. Elle connaîtra progressivement l’emergence et devra être l’endroit qui pourra nous permettre de restaurer notre vie de peuple. Elle se transforme parfaitement ainsi, quand nous savons que le travail, comme croyait la philosophe Hannah Arendt, définit et assure la condition de l’homme moderne en société.
Paru le 23 Avril 2018.
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