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27 mars 2024

Quand l’annonce désordonnée d’une grève a produit des résultats ordonnés

2 chen kole tèt yo, yo pipi epi peyi a inonde. La mémoire collective haïtienne utilise cet adage créole pour montrer la fragilité de notre environnement. Aujourd’hui, quelques secteurs de l’ombre et mêmes désordonnés de la vie nationale s’unissent et paralysent le bon fonctionnement du pays. C’est une preuve tangible qui traduit le degré de la mauvaise gouvernance en Haïti.

Quand l'annonce désordonnée d'une grève a produit des résultats ordonnés

Par Carlens NAPOLEON

Le Philanthrope
Temps de lecture: 2 minutes

Cette grève qui paralyse la journée du lundi 30 juillet 2018, met à nue l’incapacité des autorités en place notamment Jovenel Moïse pour diriger le pays. Le déficit de légitimité de nos chefs est profond et visible comme un loup blanc se promenant en pleine nuit. Dorénavant, le mal est aggravé par le fait que ces chefs ne veulent pas rectifier le tir et cherchent de preference à sacrifier la vérité pour le mensonge. Malgré les évidences, force est donc de constater que certains proches du pouvoir cherchent à créer la diversion en faisant croire que la grève a échoué. Ce qui est faux selon les constats.

Au fait, cette lutte à outrance pour banaliser le réel nous montre à quel point, que le staff management politique du président ne comprend et ne saisit pas la dimension de cette crise risquant de mettre en péril le mandat de Jovenel Moïse et l’avenir du pays.

A l’heure actuelle, la gouvernance du pays s’effectue au pilotage automatique. Même Jovenel Moïse n’est pas maître de la situation. N’importe quelle personne dans cette conjoncture indefinie peut prendre une décision au nom du peuple haïtien à tout moment. Dans un climat pareil, l’avenir est incertain, la république est menacée, le pouvoir est face à une banqueroute et l’opposition est moribonde. En effet, rien n’est garanti. C’est une ambivalence qui se manifeste premièrement d’une indulgence excessive des autorités de l’Etat et deuxièmement d’une désacralisation des us et coutumes de la notion d’institution à son plus haut point.

Il faut arrêter et cesser de noyer le poisson. Dailleurs, nous ne pouvons pas construire un pays démocratiquement en refusant d’écouter la voix du peuple. On ne doit pas laisser tomber ou noyer les revendications populaires comme une vieille chaussette. Hormis de cette peur que confronte la population haïtienne, elle entend et voit ces dirigeants avec repit et dédain. Donc, certaines de nos autorités étatiques aujourd’hui doivent savoir laisser la table du pouvoir lorqu’elle est desservie par le peuple souverain. La confiance n’est plus de mise.

Enfin, le pouvoir actuel doit essayer de redresser la barre. Sinon qu’il se retire dans l’arène politique afin de sauver Haïti de cette situation accablante. Cette grève réussie à un grand pourcentage, soit de 70%, malgré son manque de planification confirme les propos du département d’Etat américain à l’endroit de l’administration actuelle. C’est éminemment luctueux lorsqu’un pays prononce ceci au sujet d’un autre pays: le département d’Etat des Etat-Unis soutient que l’administration de Jovenel MOISE est confrontée à des défis dûs à un gouvernement inexpérimenté, au manque de volonté politique, aux mauvaises relations entre le parlement et le pouvoir exécutif, à la corruption généralisée, à la faiblesse de l’Etat de droit et à la faiblesse de l’économie. A cet effet, que voulons-nous faire de ce pays?

« `Paru le 30 Juillet 2018.« `

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