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27 mars 2024

Pour le PNSP, l’adresse à la nation du PM Ariel Henry était bourré de contradiction et de mensonges

Suite au message à la nation du premier ministre de facto Ariel Henry à l’occasion de la date fatidique du 7 Février 2022, le Parti National Seksyon m se Priyorite m (PNSP) a réagi et formulé ses trois (3) principales recommandations pour une sortie de crise haïtienne.

Pour le PNSP, l'adresse à la nation du PM Ariel Henry était bourré de contradiction et de mensonges

Réaction du Parti National Seksyon m se Priyorite m (PNSP) suite au message à la nation du Premier Ministre defacto Ariel Henry à l’occasion de la date fatidique du 7 Février 2022.


 
Port-au-Prince,  le 10  février 2022.
 
Le PNSP réitère sa position en passant aux cribles des analyses scientifiques les plus acerbes “l’adresse à la nation du Dr. Ariel Henry ”
 
1-     truffée de contradictions et de mensonges.
2-     Il s’en fiche royalement de l’absence d’un consensus unanime sur les autres accords,
3-     prétextant  vouloir restaurer la démocratie et l’État de droit en dépit de son inertie ou sa passivité au sommet de l’Etat.
3.1.  Via la poursuite du projet de réforme constitutionnelle par voie référendaire et
3.2.  l’organisation d’élections générales afin de renouveler des autorités légitimes.
4.- D’où les recommandations du PNSP (4).
 
1.-Un discours bourré de contradictions et de mensonges.
 
Le PNSP se souvient du rafistolage politique ayant conduit le Dr Ariel Henry à la tête de la Primature le 20 juillet 2021. Soit treize (13) jours après l’assassinat tragique du Président de fait Jovenel Moïse remontant à la soirée du 7 juillet 2021.
 
Où qu’un simple tweet du Corp Group composé d’anciens premiers ministres et dignitaires de certains pays étrangers dits amis d’Haïti a motivé la décision de démission du Dr. Claude Joseph qui occupait la fonction de Premier Ministre. Étant donné les soupçons de complicité qui pesaient sur son dos et le choix du parti au pouvoir lui étaient défavorables a fortiori. Ce fait insolite ne fait que grossir les annales historiques du pays, tout en faisant prendre conscience de l’immensité de chemin qui nous reste à parcourir pour sortir du joug de ce néocolonialisme déguisé entre autres marasmes séculiers.
 
En effet, ce discours regorge beaucoup de contradictions, non-dits et de mensonges se portant notamment sur les soi-disant résultats obtenus en matière de sécurité, à entendre la description du Dr Ariel Henry. Or, ce n’est pas son inquiétude sur la situation socio-économique catastrophique qui résoudra les problèmes de repas chaud,  cherté de la vie, flambée du prix des produits pétroliers et alimentaires sur le Marché. Idem, pour la dévaluation de la Gourde au profit du dollar, le stockage de celui-ci par les maisons de transfert agréées sans faire fi du frais 1.50 $Us sur chaque transaction de nos compatriotes de la Diaspora.
 
2.- Le “ je-m’en-foutisme” d’Ariel Henry pour l’absence d’un consensus unanime et sa mise en garde contre la formation d’un nouveau gouvernement transitoire.
 
Notre parti qui prend acte des déclarations fracassantes du Dr Ariel Henry lequel se contente d’énumérer particulièrement les problèmes de la société s’alarme du fait qu’il n’a rien proposé concrètement sur le recours à  l’ultime consensus qui aurait pu fusionner  les différents accords en vue de sortir de ce bourbier politique aux dimensions multiples qui enfonce davantage le pays dans l’abîme chaque jour.
 
Qui pis est, ses allocutions sournoises contre toute tentative de formation de gouvernement parallèle menacent les protagonistes contrevenants et presagent qu’il entend continuer de façon tête baissée, en faisant cavalier seul à la tête de l’État. Ce, au mépris d’initiatives des membres d’autres secteurs vitaux que des associations politiques. Il se base uniquement sur le fondement de l’Accord de Montana signé le 11 septembre 2021 qui fait de lui le nouveau “Pontife” ou seul maître à bord. Pourtant, il prétend vouloir continuer à négocier avec ceux-là.
 
En catimini, un autre acteur s’invite dans l’arène du cycle théâtral qui se joue cette fois-ci sur  le champs des mines politiques. Il s’agit du Président du Sénat de facto, Joseph Lambert qui, au grand dam de tout le monde, sort de son silence comme un oiseau qui tourne autour de la cage d’ecureil. En s’adressant de façon grandiloquente à la nation comme le veut la tradition à l’occasion de cette date charnière, historique et constitutionnelle. Il dit prendre acte de la fin du mandat d’Ariel Henry habilité seulement à liquider les affaires courantes.
 
4.-Restaurer l’ordre démocratique et l’État de droit.
 
Le docteur Ariel Henry profite de féliciter la Police Nationale d’Haïti qui traque certains groupes de gangs jusque dans leurs bases tandis que le manque de ressources humaines, financières et matérielles sont légions et empêchent à la police de bien remplir sa mission “ :  Protéger et servir ».
 
3.1.- Du projet de référendum constitutionnel avorté, vicié et biaisé au depart…?
 
PNSP pense qu’ en l’état actuel de la législation haïtienne le mode de scrutin lié au référendum n’est ni interdit ni permis. En effet, si la doctrine reconnaît en général trois (3) types : le référendum législatif, constituant et populaire, le constituant de 1987 légifère une énième fois sur un fait pour lequel il n’existe pas de provisions légales sur les modalités de recours audit scrutin.
 
C’est-à-dire, pas de loi cadre ni réglementaire, pas même un seul article de la constitution ne reconnaîsse explicitement l’usage de ce droit  (référendum) oublié il y a trente cinq (35) ans. Où celui-ci serait considéré comme la meilleure voie, méthode pour la désignation au suffrage universel direct ou l’expression de la démocratie participative, désormais.
 
En réalité,  c’est la raison pour laquelle il existe une interprétation erronée de l’article 284-3 de la constitution qui interdit uniquement le “référendum constitutionnel” sans rien évoquer de cette typologie, en des termes que voici :“Toute consultation populaire visant à amender la constitution par voie référendaire est formellement interdite”.  
 
Du coup, cette interdiction qui s’apparente à une sorte d’exception laquelle devrait confirmer la présence d’une règle générale dans ce domaine n’existe pas dans notre cas et génère encore un peu plus de spéculations / ouï-dire. Elle trahit la formule de Cicéron : “L’exception confirme la règle générale. Ce qui veut dire la présence d’une exception confirme la présence d’une règle et, non sa validité”. selon son ouvrage Vénitien du XVI ème siècle. En clair, il n’y a pas  d’exception en absence de règle générale.
 
De ce fait, le PNSP conclut que le projet de référendum (constitutionnel) décidé de façon unilatérale par l’ex Président Jovenel Moïse est vicié, biaisé, ilégal et inconstitutionnel parce qu’il viole non seulement les énoncés de l’article 284-3 en question mais aussi la procédure d’amendements tracée aux articles 282 et suivants. Néanmoins, toute consultation du peuple via un nouveau mode de scrutin renvoie à la révision de la charte mère assortie d’élaboration des lois cadres et réglementaires bien ficelées en lieu et place des mesurettes, projets macabres. Gare à la poursuite du projet de référendum avorté en l’état !
 
Dans cette optique, le PNSP se demande : pourquoi le peuple haïtien n’ait jamais été consulté par voie référendaire sur d’autres domaines d’intérêt général prioritaires (le Capitalisme d’État, la reconstruction ou refondation de l’Etat)  et sujets d’actualité (environnement, PetroCaribe, l’homosexualité ou la pederastrie …) entretemps ? Qu’est-ce qui explique l’absence de loi réglementant les principales caractéristiques du référendum” en Haïti (définition conceptuelle, typologie adoptée, régimes d’applicabilité et d’incompatibilité, conditions d’entrée en vigueur…).  Si la mesinterpretation de l’article 284-3 en est une cause…, nos réflexions sur le sujet font l’objet d’un document plus approfondi à paraître bientôt.
 
3.2.- …L’organisation d’éventuelles élections généralisées.
 
Pour arriver à la tenue des élections généralisées dans une date ultérieure, le  Dr. Ariel Henry croit qu’il faudra garantir un climat de paix serein pour que les candidats puissent mener à bien la compagne de sensibilisation partout sur le territoire de la république. Mais en réalité, il n’existe aucun plan pour combattre effectivement l’insécurité grandissante qui génère une psychose de peur au sein de la société. Pourquoi le PNSP s’insurge et s’inquiète de l’incertitude qui plane sur l’organisation de véritables joutes électorales. 
 
4.- Recommandations.
 
Compte tenu de ce constat alarmant et du vide institutionnel à combler,  le PNSP formule les trois (3) principales recommandations suivantes :
 
§  S’évertuer à trouver un consensus unanime sur une transition raisonnable, réussite, étalée sur une durée de deux (2) ans maximum, en parlant des différents secteurs engagés dans la résolution de cette crise de concert avec Ariel Henry et le Sénat de facto.
 
§  Restaurer un climat de paix prometteur via une approche stratégique du phénomène d’insécurité afin de neutraliser la gangsterisation du pays.
 
 
§  Organiser les élections libres, honnêtes et démocratiques afin de renouveler le personnel politique légitime qui engagera les grandes réformes sociétales (sociopolitiques et économiques) telle que la constitution et tutti quanti… Pendant que l’on veillera à jeter aux poubelles de l’histoire toute initiative illégale et inconstitutionnelle violatrice des acquis démocratiques, allant en ce sens.
 
Frantzo Rejouis, président du PNSP.

Téléphone: 509 3405 3983
 
 

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