Par Junior LUC
Quelqu’un me dressait un bilan positif des autorités actuelles du pays. Je l’applaudissais. Au moins, il a la capacité de comprendre ce qu’il a vu. Peut-être qu’il n’a pas encore eu le pouvoir de décanter les faces cachées et les faces publiques de nos dirigeants. Seules leurs faces cachées pourraient expliquer cette complicité accrue contre la classe la plus basse . A n’en point douter que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Michel Soukar, dans son ouvrage titré « Un Requiem pour un empire Païen », paru en fin 20ème siècle, a cru que le Président Faustin Soulouque n’était pas un accident, mais une conséquence. À travers ce même ouvrage, il a parlé de Port-au-Prince étant la ville la plus sale au monde. N’était-il pas une prédiction? On dirait que l’Historien parle de l’Haïti actuelle. Ce pays que Robert Paret appelle » terre contraste » . Où côtoie et cohabite la misère la plus criante avec l’opulence la plus provocante. Où un Mercedes flambant neuf circule à côté d’une brouette en pleine rue.
Cette Haiti où ses responsables avaient à résoudre deux problèmes pour le Fond Monétaire International (FMI) afin de garantir un train de vie équitable aux différents secteurs de la vie nationale. Structurer le système électrique, parce seulement 30% de la population jouissant d’un tel privilège et régulariser les services pétroliers. Et au lieu de chercher à les résoudre, ils (les responsables) tentent de compliquer la situation des plus démunis avec l’idée d’augmenter les prix des produits pétroliers.
La semaine dernière, le Ministre de la Justice, Me Jean Roudy Aly, traite la presse haïtienne de complice avec les bandits. Nous vivons dans une société où, on dirait que les grandes erreurs sont pardonnables, et les petites, elles, ne le sont pas. Si les journalistes, en exercice de leur profession, auraient de connivence avec les « gangs », de toutes les façons, ils ne leur procurent pas ces revolver de grands calibres. Et, à ce qu’on sache, ces présumés bandits ne sont pas plus fragiles que les fonctionnaires d’Etat.
On peut esquiver les bandits, prendre congé d’eux, faire fi de leurs activités. Mais lorsque , c’est un système qui camoufle la population, sur base des promesses non-tenues, d’insouciances, des dépenses avec prodigalité légalisées , le peuple est malheureusement sans défense. Et ces discours les uns bien chapentés que les autres, reformulant à chaque reprise, ne concordant pas avec les actes, charriant derrière eux des mains et visages cachées, ne fait que nous détruire à petit feu.
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