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28 mars 2024

« M anvi wè yo » : Paris entre la nostalgie et la dénonciation

Le jeune chanteur et Mannequin Paris, de son vrai nom Jean Renel Paris, a sorti une nouvelle chanson vidéoclippée intitulée « M anvi wè yo ». À travers cette composition musicale mélangée de rabòday et de racine, le natif de Fontamara est porté par la nostalgie du flux de cerveau qui laisse Haïti à destination du Chili et du Brésil.

« M anvi wè yo » : Paris entre la nostalgie et la dénonciation

Par: Wilner Jean

Si pour l’instant l’immigration haïtienne au Chili et au Brésil est un sujet peu présent dans les débats au niveau des médias et l’espace public haïtien, ce jeune chanteur veut l’y réintroduire. Pour ce faire, le natif de la 3e circonscription de Port-au-Prince a composé « M anvi wè yo », une musique vidéoclippée sortie, il a y a une environ une semaine.

« J’ai des amis d’enfance qui laissent le pays à destination de l’Amérique du sud (Chili et Brésil) me confiant qu’ils ne retourneront jamais au pays, disent-ils, à cause d’absence des besoins primaires. Ils me manquent beaucoup. D’où la source d’inspiration de « M anvi wè yo », a expliqué le jeune artiste lors d’une interview exclusive à KAPZY NEWS.

« M anvi wè yo » : Paris entre la nostalgie et la dénonciation
Photo de l’artiste Paris Jean Renel/ Ex Finaliste de Digicelstars

Sur ce, Paris interpelle les autorités haïtiennes à se pencher sur cette situation. « Les conséquences seront extrêmement lourdes pour l’avenir d’un pays comme Haïti qui perd le capital intellectuel », alerte-t-il tout proposant à la classe dirigeante haïtienne et aux acteurs de la société civile de s’investir dans les jeunes.

Ne s’attarder pas à citer des chiffres, il pense que l’immigration haïtienne au Chili composée majoritairement de jeunes résulte d’une crise de valeur. « En Haïti on n’encourage pas ce qui est positif. Il sera très difficile pour que nos jeunes talentueux soient restés au pays, car ils bénéficient ailleurs d’autres avantages qu’ils soient sociales, économiques et/ou symboliques », avance le jeune interprète qui n’explique pas la problématique des immigrés haïtiens au Chili par une simple question économique.

Paris, un jeune qui résiste à la misère qui assassine quotidiennement l’espérance en Haïti, a déjà représenté le pays à de nombreux concours nationaux et internationaux en République dominicaine et en Guadeloupe.

« M anvi wè yo » : Paris entre la nostalgie et la dénonciation

Il faut rappeler que, selon les statistiques communiquées par la police d’investigation chilienne (PDI –Policía de Investigaciones), un total de 104 782 Haïtiens sont entrés au Chili en 2017, soit un pourcentage de 114% de plus qu’en 2016 quand 48 783 Haïtiens se sont installés sur le territoire chilien.