Ces derniers jours, la situation d’insécurité constatée à l’entrée nord de la capitale est un cas de plus. Fritz Alphonse Jean présente ses sympathies aux déplacés de guerre. Il a profité pour rappeler l’assassinat tragique d’Osny Zidor le samedi 23 avril 2022. Elle était une étudiante en cinquième année de médecine à la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) de l’Université d’État d’Haïti (UEH). Le président désigné a également présenté ses sympathies à la famille cette fille disparue prématurément. « C’est la fin d’un rêve », s’indigne-t-il.
Il y a environ un an, les habitants de Martissant ont subi, eux aussi, un exode forcé. Population seule, citoyen sans défense, tels sont les propos descriptifs d’Alphonse. Plus de 19 000 personnes ont été contraints à fuir leurs maisons, précise le signataire de l’accord Montana. Les départements de l’Ouest, du Sud-est, du Sud, des Nippes et de la Grand-Anse sont séparés du reste du pays à cause de l’impraticabilité de la route nationale numéro 2, arrosée de pluies de minutions d’armes automatiques.
Le tremblement de terre du 14 août 2021 a causé d’énormes dégâts dans le Grand Sud. Ces dégâts se sont aggravés à cause du manque d’assistance dû à l’insécurité, explique l’économiste.
Bel-Air, Delmas 2, Croix-des-Bouquets, « Pit Bwaye », Carrefour Shada, Martissant, entre autres, ont été, jadis, des quartiers paisibles. Aujourd’hui, des jeunes de ces quartiers sont armés. Il y a une main cachée derrière ces atrocités. Il y a des entités qui manipulent, à tort, cette situation, en leur faveur. Fritz Alphonse Jean évoque un contrôle de territoire pour frauder aux élections.
L’économiste questionne la forme des violences constatées en Haïti : décapitation, humiliation de cadavres, etc. Il emprunte les mots du chanteur haïtien Richard Cavé pour décrire la situation : nou prèske pa moun ankò, cite-t-il pour indexer le comportement passif des dirigeants face à la cruauté des malfrats.
Le Signataire de l’Accord Montana qualifie l’État d’insouciant et d’irresponsable. Dans ce même ordre d’idées, il appelle la population à se solidariser, car nous sommes condamnés à vivre ensemble, rappel-t-il. Par la solidarisation, nous trouverons un accord pour sauver notre pays. C’est ce comportement que l’économiste qualifie d’intelligence politique. L’intelligence politique ouvrira la porte à un gouvernement sans violence, un pays où la libre circulation sera un droit effectif. « Ce gouvernement sans violence verra le jour par la transition de rupture prônée par l’Accord Montana », conclut-il.