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28 mars 2024

Face à la mobilisation de la société civile, la Russie abandonne les poursuites contre le journaliste Ivan Golounov

Les autorités russes ont disculpé, mardi 11 juin, le journaliste d’investigation Ivan Golounov, accusé de trafic de drogue, opérant un recul rarissime, à la mesure de l’indignation et de la mobilisation suscitées par cette affaire dans la société civile.

Face à la mobilisation de la société civile, la Russie abandonne les poursuites contre le journaliste Ivan Golounov

Le journaliste avait été interpellé jeudi dans le centre de Moscou en possession de près de 4 grammes de méphédrone, une drogue de synthèse, trouvés dans son sac à dos, avait affirmé un porte-parole de la police. Selon la même source, les policiers ont ensuite trouvé lors d’une perquisition à son domicile d’autres sachets avec des stupéfiants et une balance.

Bémol dans cette histoire racontée par la police russe : les analyses effectuées sur demande de la justice n’ont révélé aucune trace de drogue dans son sang et aucun des sachets saisis ne portait ses empreintes, selon les avocats du journaliste.

La justice devra désormais évaluer « la légalité des actions des policiers qui ont interpellé » Ivan Golounov à Moscou. Selon M. Kolokoltsev, les officiers ayant procédé à l’arrestation ont été suspendus de leurs fonctions le temps de l’enquête.

Deux hauts responsables de la police seront, en outre, limogés. Il s’agit du général Andreï Poutchkov, responsable des forces de l’ordre dans le district ouest de la capitale russe, et du général Iouri Deviatkine, qui dirige l’antenne moscovite du département de la lutte contre le trafic de drogue, selon la même source.

Le sacrifice de hauts fonctionnaires est un signe de fragilité : dans toutes les affaires précédentes impliquant des membres des forces de l’ordre, le pouvoir avait choisi de faire corps et de ne pas abandonner les siens. Après la mort en prison du juriste Sergueï Magnitski, en 2009, et malgré l’émotion suscitée, ses tortionnaires avaient même été promus. Reste à savoir si les sanctions annoncées s’accompagneront d’une réforme réelle des méthodes policières, alors que les fausses accusations de trafic de drogue font partie des abus fréquemment dénoncés par les défenseurs des droits de l’homme.