Par: Lewis JEAN, étudiant à l’UEH
NDRL: Cet article publié dans les colonnes du journal en ligne KAPZY NEWS n’engage que son auteur.
De toutes les conséquences (bonnes et mauvaises) qui découlent de cette crise sanitaire, c’est la fermeture des écoles qui me laisse dans l’indifférence la plus totale. Quand je me demande très franchement à quoi ont servi et servent encore tous ces établissements dits scolaires dans le pays, quelles en sont leurs véritables vocations dans le façonnement de l’Homme haïtien, je m’arroge le droit d’être impassible, sans inquiétudes ni de me donner de la peine en voyant ces écolières et écoliers se cloîtrer chez eux.
Plus d’un peut trouver mes propos sadiques, insensés voire cyniques. Mais se questionner sur la raison d’être de ces espaces qui rendent les futurs acteurs sociaux insensibles et inhumains déjà par l’accent mis sur la compétition, la concurrence, le « chacun pour soi », la réussite à tout prix et non sur l’entraîde, le vivre-ensemble, la cordialité et l’esprit d’équipe- que de vertus indispensables pour ériger la citoyenneté dont il ne reste que de débris. Dès lors ne voyons-nous pas que ces « lieux scolaires » apprennent, par un processus long et silencieux, plutôt à s’entredéchirer inévitablement?.
Que pouvons-nous espérer quand nous observons très clairement que ces établissements font de nos bacheliers de plus en plus des étrangers à nos valeurs, notre culture, étrangers à eux-mêmes et à leur milieu etc.?
De même le gavage intellectuel et théorique ne rend-il pas toujours impossible, du moins, difficile des actions transformatrices du réel misérable?
Franchement, je ne peux pas ne pas rester indifférent de ces « milieux scolaires » qui légitiment et qui donnent libre cours indécemment aux inégalités sociales par un enseignement au rabais et à double vitesse. De surcroît quand certains d’entre eux fonctionnent tout bonnement et d’autres entre temps ne peuvent ouvrir leurs portes en raison de l’insécurité fabriquée dans ces zones -appelées bêtement – de non-droit.
La fermeture technique des établissements scolaires me laisse dans l’indifférence d’autant que la formation des enseignants-professeurs sont mis en cause; d’autant que je prends connaissance du nombre faramineux des enfants qui quémandent dans nos rues ipso facto n’ont aucun accès au pain de l’instruction.
Entre l’hypocrisie d’un système éducatif inefficace en temps normal et l’indifférence à son égard en ce temps de confinement, je fais choix de celle-ci car il n’y a aucune différence, au fond, quand les portes de ces établissements sont ouvertes ou restent closes comme à l’heure actuelle. Aucune différence !