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29 mars 2024

Coronavirus: les impacts du confinement sur les adolescents (es)

Coronavirus: les impacts du confinement sur les adolescents (es)
Coronavirus: les impacts du confinement sur les adolescents (es)
Par : FAUSTIN Hérode

Maladie infectieuse due à un virus en forme de couronne, le Coronavirus mais précisément le Covid-19 fait des victimes depuis la fin de l’année 2019. Si la majorité des individus ne ressentissent que des ‎symptômes bénins ou modérés, d’autres ressentent d’autres symptômes dont les plus communs sont: ‎ la fièvre, ‎ une sensation de fatigue, ‎ une toux sèche. ‎ Certaines personnes peuvent également éprouver: ‎ des courbatures et des douleurs, ‎ une congestion nasale, ‎un écoulement nasal, ‎des maux de gorge, ‎des diarrhées. ‎En vue de faire face à cette pandémie qui fait déjà des centaines de milliers de morts, les mesures préventives sont entre autres : Le confinement ou autrement dit le fait de rester chez soi; se laver régulièrement les mains; gardez une distance de sécurité ; couvrez la bouche quand vous toussez etc. En Haïti, vu l’état sanitaire d’urgence qui était déclaré par les autorités, les écoles et les universités sont fermées et toutes personnes sont priées de rester chez eux. Toutes fois, l’on sait que l’adolescence est une étape qui est marquée par des difficultés psychologique rendant les ados vulnérables. Ainsi, le confinement ne pourrait-il pas aggraver la situation ? Ce qui porte à demander : quelle alternative pour les jeunes, les ados en particuliers ? Comment vivent-ils le confinement ?

L’adolescence est, pour la première plupart des théoriciens, la période comprise entre l’enfance et l’âge adulte (Faustin, 2019). Pour G. Stanley Hall, c’est une étape unique et spécifique dans le développement humain. Cette période est caractérisée par une crise émotionnelle intense. L’adolescence est l’une des périodes de la vie où les loisirs et la sociabilité sont souvent privilégiés. Les personnes âgées de 15 à 17 ans consacrent ainsi plus de 4 heures par jour à leurs loisirs et près de 1 h 15 par jour à leurs activités sociales dont les visites, conversations, courrier etc. (Source : enquête Emploi du temps 1998-1999, Insee.) L’adolescence apparaît comme une des périodes de la vie où la disponibilité et le temps libre sont les plus grands. Les adolescents manifestent en général une grande sociabilité, Les ados sont très investis dans les relations amicales (Source : « Vie de quartier », enquête permanente sur les Conditions de vie des ménages, Insee, 2001.)

On se demande donc, que font les ados confinés en Haïti ? Respectent-t-ils les mesures préventive ? Comment sont leur état de santé mentale ? C’est en ce sens que nous avons questionné quelques adolescents(es) du quartier de Gatereau aux Gonaïves et quelques-uns/unes habitants à Delmas 33.
Prenez-vous la pandémie au sérieux ? Quelles mesures préventives appliquez- vous?
La plupart des ados interrogés ne prennent pas trop au sérieux la pandémie. Pour certains, le Coronavirus existe seulement dans d’autres pays comme la Chine, la France et les Etats-Unis. Pour eux, Les nombreux cas enregistrés en Haïti sont un coup-monté du gouvernement. Toutefois, d’autres ados sont très peureux, par conséquent, ils restent chez eux.
En guise de mesures préventives, tous les ados interrogés nous avouent qu’ils se lavent souvent les mains avec de l’eau et du savon. Certains restent confinés quand d’autres continuent à vivre leur quotidien à l’accoutumée.

Quels sont vos principales activités depuis l’annonce du confinement ?
Rester tout le temps chez soi, évidemment que cela peut ennuyer. Mais le pire, c’est sans électricité et ça c’est un calvaire. C’est ce que nous a confié Ronald (nom fictif), un adolescent qui habite aux Gonaïves. Il enchaine en disant qu’il continue à faire ses chorégraphies avec ses copains, qu’il écoute de la musique et joue au football avec ses amis.
Ronald n’est pas le seul, la majorité des adolescents(es) continuent à s’adonner à leurs activités d’antan. Ils/elles continuent à se regrouper en copains. Cependant, certains restent chez eux, ils/elles font de la lecture et/ou prennent des cours en ligne, ils/elles écoutent de la musique et regardent des films et des séries.

Apparition de quelques symptômes proche de la dépression.
Quelques adolescents(es) nous explique que parfois ils/elles se sentent seuls/seules parce qu’ils n’ont nulle part où aller et parfois personne à qui parler. Ils/elles se sentent souvent triste et désespérés à la maison. Beaucoup nous disent que depuis le confinement leurs appétits ont augmenté. Certains ados nous affirment qu’ils ont du mal à s’endormir, pendant que d’autres passent la majeure partie de leur temps à dormir. Pour finir, certains de ces ados nous dit qu’ils/elles se sentent sans espoir car ils ont peur pour leur avenir. « Après les épisodes du ‘’pays-lock’’, puis maintenant le Coronavirus, je perds la chance d’avoir mon Bac cette année. J’ai tellement envie de terminer mes études classiques… » C’est ce que nous a dit mot pour mot Barbara, une adolescente qui habite à Delmas. Et beaucoup d’autres vont dans le même sens.

Sachant que la dépression constitue un trouble mental courant, caractérisé par la tristesse, la perte d’intérêt ou de plaisir, des sentiments de culpabilité ou de faible estime de soi, des troubles du sommeil ou de l’appétit, d’une sensation de fatigue et d’un manque de concentration. Sachant que dans les cas les plus graves, la dépression peut conduire au suicide. Ne serait- il pas impératif que l’Etat haïtien garantit un appui psychologique à ces ados qui sont confinés ? Ou dans un sens plus large, à tous les haïtiens ?

FAUSTIN Hérode
Licencié en psychologie