32 °C Port-au-Prince, HT
28 mars 2024

COPAH dénonce la passivité des autorités du pays face à la recrudescence de l’insécurité et s’en prend à Jovenel Moïse

Dans une note signée par le Rév. Abraham Loreston et Normil Dorvila, respectivement coordonnateur national et secrétaire exécutif adjoint, la Conférence des Pasteurs Haïtiens, COPAH suit avec la plus profonde inquiétude les récents événements survenus dans le pays, une situation chaotique qui se détériore de jour en jour.

COPAH dénonce la passivité des autorités du pays face à la recrudescence de l’insécurité et s'en prend à Jovenel Moïse

La crise socio-politique actuelle est née de l’incapacité du président de la république à mener au bon port la barque du pays d’où le résultat qui en découle est: Le phénomène de l’insécurité qui bat son plein dans la région métropolitaine et dans plusieurs autres villes du pays, le phénomène du kidnapping qui ne cesse d’inquiéter les familles haïtiennes, le dysfonctionnement des institutions publiques, la dégradation de l’environnement, le désespoir total d’une jeunesse sans avenir. Le tableau représentatif de la nation est vraiment sombre, c’est totalement la pénombre. Ces événements accouchent des résultats: La décapitalisation et l’appauvrissement de nombreuses familles haïtiennes, l’augmentation de l’inflation à un rythme exagéré avoisinant les  22%. Donc, la population s’effondre de plus en plus dans la misère pendant que les autorités ne cessent de mener leur vie luxueuse avec le gaspillage des taxes des plus vulnérables du pays. La COPAH constate que l’exécutif a été incapable de trouver une solution même avec des politiciens alliés du pouvoir, La justice est instrumentalisée aux mains des hommes au pouvoir, ce qui ne fait qu’affaiblir d’avantage cette prestigieuse institution. Le pouvoir en place sans légitimité aucune, crée une psychose de peur aux opposants politiques afin de mettre les bâtons dans leurs roues et leur forcer à prendre le marquis. Tandis que bon nombre de ces hommes comme Jovenel Moise lui-même, ont des démêlés avec cette même justice instrumentalisée et mal utilisée, certains des opposants ont pris le marquis, d’autres sont sur une liste noire d’interdiction de départ.

La  COPAH  dénonce avec la plus grande rigueur la passivité des autorités du pays face à la recrudescence de l’insécurité dans le pays. Plusieurs zones sont abandonnées  au profit des bandits qui rendent la vie impossible à la population civile. Ces bandits qui terrorisent la population ont des ramifications avec les grands commis de l’État, les hauts gradés du pouvoir en place. Le phénomène  du kidnapping qui prend chair dans la société est le résultat de l’insouciance des dirigeants du pays. Alors que plusieurs femmes  et enfants sont violés après leur séquestration,  ni le premier ministre de facto, ni le président inculpé ne se prononcent pas jusqu’à date, pour  annoncer des mesures concrètes en vue de faire échec aux actions des bandits qui fonctionnent en toute quiétude dans la société. La COPAH se questionne sur les fonds disponibles pour le service de renseignement de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales ainsi de la Présidence. Comme la majorité de la population, nous, au niveau de la Conférence des Pasteurs Haïtiens, nous croyons que  les crimes à répétition perpétrés contre les membres de la population haïtienne sont commandités par des hauts fonctionnaires de l’État.

Au lieu de développer de véritables synergies en vue de rétablir l’ordre et la paix dans le pays, un autre évènement vient de faire surface,  la revendication des policiers qui réclament leur droit syndical et de meilleures conditions de travail. Une situation qui montre l’incompétence  du pouvoir en place qui une fois de plus ne s’est pas élevé à la hauteur de leurs responsabilités. Le gouvernement qui piétine toujours à trouver la bonne réponse a choisi la voie de la répression, de l’intimidation et de la révocation des policiers à la tête du mouvement. La COPAH invite le pouvoir à mettre tout en œuvre en vue de satisfaire les revendications des infatigables policiers qui travaillent dans des conditions désastreuses jour et nuit pour protéger les  vies et biens de la population. Tout refus de se statuer sur le sort des  policiers, aggravera davantage  la situation sécuritaire du pays déjà trop fragile.

La COPAH note que les policiers comme les étudiants, les fonctionnaires de l’état se joignent aux revendications de toute la population pour exiger de meilleures conditions de vie dans un pays ou le gaspillage et les fraudes constituent la base de l’administration publique. La COPAH rappelle aux policiers que le Président de la République est un expert des fausses promesses pour maintenir le statu quo. Attention aux promesses adoucissantes qui seront suivies de congédiements et de représailles La COPAH se préoccupe du comportement des soi-disant soldats de  L’armée d’Haïti envers les policiers qui exigent de meilleures conditions de travail. Elle demande dans la même veine au soi-disant État-major de ce corps armé de donner des explications claires à la population Haïtienne sur la mission de ces hommes armés à côté du palais national, vu qu’il y a déjà une unité policière spécialisée pour la sécurité de cette zone.
Entr’autre, Les centres hospitaliers ne peuvent fonctionner par faute de moyens, alors que des dizaines de millions de gourdes ont été dilapidées  dans le cadre  de  l’organisation du carnaval  national rejeté par  une population trop longtemps en détresse. La Conférence des Pasteurs Haïtiens félicite le peuple haïtien qui fait montre de grande  intelligence et de forte maturité  concluant  que le moment n’était pas opportun pour le plaisir du carnaval. Selon des sources médiatiques, L’ancien président et chanteur a reçu 23 millions de gourdes pour insulter les Capois en particulier, la population Haïtienne en général avec son slogan provocateur: «YO PAKA BARÉ’N ».  En ce sens, la COPAH encourage la population Haïtienne à tenir ferme le flambeau de la mobilisation sur tout le territoire national jusqu’à la démission pure et simple du Président incapable, incompétent et provocateur: l’inculpé Jovenel Moïse. La COPAH demande à tous les acteurs politiques, conscients de tous les maux causés par l’équipe PHTK durant son passage à la tête du pays, à tous les leaders religieux, et a toutes les  forces de la société civile de s’arranger du côté de la population en vue de débarrasser le pays de cette épidémie politique qui ronge la société. Tôt ou tard, le procès Pétro Caribe doit avoir lieu, le procès des différents massacres doit se tenir, l’heure de la reddition des comptes a sonné.

Peuple Haïtien, levez-vous pour prier et implorer la miséricorde et la grâce du Dieu Tout-Puissant, le pays doit vivre, la justice doit suivre son cours.  Que Dieu dans son amour infini, donne la force  nécessaire à la valeureuse population haïtienne dans ces moments fragiles et difficiles comme il l’avait  fait à maintes reprises pour le peuple d’Israël dans ses moments d’oppression!