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27 mars 2024

Enquête sur l’assassinat de Jovenel Moise: Newton Louis St. Juste donne 2 options à Ariel Henry: la démission ou des actions judiciaires contre le New York Times

Dans une lettre adressée au premier ministre Ariel Henry, l’avocat Newton Louis St. Juste dit croire que le comportement du Gouvernement dirigé par Ariel Henry face aux avancées du procès aux Etats-Unis prouve qu’il nest pas intéressé à la recherche de la vérité concernant les auteurs intellectuels de l’asssassinat crapuleux de l’ancien président Jovenel Moïse qui constitue l’une des plus graves atteintes à notre Souveraineté et notre Dignité de Peuple.

Enquête sur l'assassinat de Jovenel Moise: Newton Louis St. Juste donne 2 options à Ariel Henry: la démission ou des actions judiciaires contre le New York Times

 » Face à cette situation, deux options vous sont offertes pour sauver ce qui peut l’être encore de notre Honneur de Peuple et du vôtre : des actions judiciaires à vos frais contre le New York Times et le journaliste Anatoly Kurmanaev ou la démission pour ne pas faire obstruction à l’enquête qui souffre déjà de votre ombre « , peut-on lire dans la lettre signée par Me. St. Juste et adressée au locataire de la Primature.

Voir le teneur de la lettre

Port-au-Prince, le 11 janvier 2022

Monsieur Ariel HENRY
Premier Ministre en exercice
En ses bureaux.-


Le Citoyen Newton Louis St Juste, propriétaire, demeurant et domicilié au Vir Bonus Cabinet d’Avocats Associés, sis au # 15, Rue Marguerite 1, Péguy-Ville , identifié aux numéros de NIF et de CIN: 003-574-610-6, H001P0008, s’empresse de vous faire part de ses préoccupations citoyennes suite aux derniers articles du New York Times sur l’assassinat de l’ancien Président Jovenel Moïse.

Monsieur le Premier Ministre en exercice,


Depuis le 7 juillet 2021, le New York Times s’octroie l’autorité d’écrire des articles pointant dans toutes les directions pour chercher et désigner des suspects dans le cadre de l’assassinat odieux de l’ancien Président Jovenel Moïse, avec le risque de brouiller les pistes menant aux auteurs intellectuels qui s’abritent dans l’ombre opaque de l’impunité. Par exemple, dans un article paru le 12 décembre 2021 écrit par la Journaliste Maria Abi-Habib, titré: ‘‘Haiti’s Leader Kept a List of Drug Traffickers. His assassins came for it  » la journaliste a fait état d’une liste de trafiquants de drogue et d’armes comme la cause de la mort tragique de l’ancien Président Jovenel Moïse en ces termes: “Before being assassinated in July, he had been working on a list of powerful politicians and businesspeople involved in Haiti’s drug trade, with the intention of handing over the dossier to the American government, according to four senior Haitian advisers and officials tasked with drafting the document. The president had ordered the officials to spare no one, not even the power brokers who had helped propel him into office, they said — one of several moves against suspected drug traffickers that could explain a motive for the assassination’’.


‘‘Avant d’être assassiné en juillet, il avait travaillé sur une liste de politiciens et d’hommes d’affaires puissants impliqués dans le trafic de drogue en Haïti, dans l’intention de remettre le dossier au Gouvernement américain, selon quatre conseillers et hauts fonctionnaires haïtiens chargés de rédiger le document. Le président avait ordonné aux responsables de n’épargner personne, pas même les Eminences grises qui avaient aidé à le propulser au pouvoir, ont-ils déclaré – l’une des nombreuses mesures contre les trafiquants présumés de drogue qui pourrait expliquer le motif de l’assassinat’’.

Dans un autre article publié le 10 janvier 2022 après l’arrestation de Rodolphe Jaar, l’un des plus grands suspects de cet assassinat, écrit par le journaliste Anatoly Kurmanaev, intitulé ‘‘Haitian Prime Minister Had Close Links With Murder Suspect’’ le NewYork Times a recouru à une thèse contraire, celle de coup d’état, avant de rapporter ces propos qui seraient ceux du présumé assassin et faisant de vous un suspect potentiel dans l’assassinat de l’ancien Président Jovenel Moïse : ‘‘ Then, when Mr. Badio was wanted by the police, he visited Mr. Henry, according to two Haitian officials with knowledge of the investigation. Four months after the assassination, the officials said, Mr. Badio went to Mr. Henry’s official residence twice — both times at night — and was able to walk in unimpeded by the prime minister’s security guards, despite being on the run from the police.
‘‘Puis, lorsque M. Badio a été recherché par la police, il a rendu visite à M. Henry, selon deux officiels haïtiens au courant de l’enquête. Quatre mois après l’assassinat, ils ont déclaré, Mr. Badio s’est rendu à la résidence officielle de Mr. Henry à deux reprises – les deux fois la nuit – et a pu entrer sans être gêné par les agents de sécurité du Premier ministre, bien qu’il ait fui la police’’.

Le journaliste du New York Times, Anatoly Kurmanaev, va plus loin en rapportant : ‘‘In the hours after the killing, when police officers trapped the Colombian mercenaries accused of carrying out the assault, Mr. Jaar said Mr. Badio had sought help from Mr. Henry to escape. According to Mr. Jaar, Mr. Henry responded that “he would make some calls,” though his claims could not be independently verified. Three Haitian officials involved in the investigation have confirmed that Mr. Henry was in touch with Mr. Badio on multiple occasions. The officials, who were not authorized to discuss the case publicly, argued that Mr. Henry would be a formal suspect in the investigation if he were not leading the government’’.


« Dans les heures qui ont suivi le meurtre, lorsque des policiers ont piégé les mercenaires colombiens accusés d’avoir commis l’agression, Mr. Jaar a déclaré que Mr. Badio avait demandé l’aide de Mr. Henry pour s’échapper. Selon Mr. Jaar, Mr. Henry a répondu qu’« il passerait quelques appels », bien que ses affirmations n’aient pas pu être vérifiées de manière indépendante. Trois officiels haïtiens impliqués dans l’enquête ont confirmé que Mr. Henry était en contact avec Mr. Badio à plusieurs reprises. Les officiels, qui n’étaient pas autorisés à discuter de l’affaire publiquement, ont fait valoir que Mr. Henry serait un suspect formel dans l’enquête s’il ne dirigeait pas le gouvernement ».

Monsieur le Premier Ministre en exercice,


Il est superfétatoire de dire qu’il s’agit là de déclarations gravissimes qui méritent d’être clarifiées pour le Peuple haïtien par la voie judiciaire et non par une simple note ou déclaration. S’il faut reconnaitre et admettre que ces allégations ne sont pas encore recouvertes du suaire de la vérité judiciaire et que le New York Times n’a pas précisé la date et le lieu de cette interview, il est clair que si elles sont maintenues et soutenues par devant un Juge elles seront très difficiles à combattre pour au moins trois raisons :
D’abord, au cours d’une interview avec Scoop FM en date du 3 aout 2021, vous avez publiquement reconnu vos rapports avec le nommé Joseph Félix Badio et essayé de le disculper après que le Réseau National de Droits Humains (RNDDH) ait révélé dans son rapport daté du 20 aout 2021 que vous avez parlé avec ce présumé assassin après l’exécution de son forfait.


Ensuite, la tentative tardive de clarification de votre Bureau de communication en date du 16 septembre 2021 est d’une maladresse à nulle autre pareille quand il a vainement essayé de vous défendre en ces termes :
“ Il faut se rappeler qu’il venait d’être nommé Premier ministre, et qu’après un acte d’une telle gravité, nombreux sont ceux qui, naturellement, voulaient s’enquérir de sa situation et des dispositions prises pour garantir son intégrité physique. Il est donc difficile, aujourd’hui, après tous les soubresauts qui s’en sont suivis, sans se référer aux relevés téléphoniques, de préciser les noms de tous ceux qui l’ont appelé, voire la nature de leur conversation. D’autant qu’il n’arrivait pas à prendre tous les appels « .


Enfin, les propos rapportés par le Journaliste Anatoly Kurmanaeev proviendraient d’un suspect qui a joué un rôle capital dans la préparation et l’exécution de ce crime odieux.

Monsieur le Premier Ministre en exercice,


Je terminerai en disant que le comportement de votre Gouvernement face aux avancées du procès aux Etats-Unis prouve que vous n’êtes pas intéressé à la recherche de la vérité concernant les auteurs intellectuels de ce crime qui constitue l’une des plus graves atteintes à notre Souveraineté et notre Dignité de Peuple. Car, après l’arrestation de Mario Palacios, sous votre leadership, les Ministères de la Justice et des Affaires Etrangères, le Parquet de Port-au-Prince et la DCPJ auraient dû constituer une Unité pour suivre toutes les phases de la procédure là-bas.


De plus, le 4 janvier dernier, à la comparution de Mario Palacios devant le Tribunal Fédéral de la Floride, Haïti, par ses Avocats auraient dû présenter un affidavit aux fins d’exposer la position juridique de la République d’Haïti à la fois sur l’atteinte contre sa Souveraineté et sur la situation juridique de ce présumé criminel.
Donc, ce comportement traduit l’incompétence de votre Gouvernement ou un acte de complicité qui fait déverser le venin de la suspicion sur les plus hautes sphères de l’Etat.


Face à cette situation, deux options vous sont offertes pour sauver ce qui peut l’être encore de notre Honneur de Peuple et du vôtre : des actions judiciaires à vos frais contre le New York Times et le journaliste Anatoly Kurmanaev ou la démission pour ne pas faire obstruction à l’enquête qui souffre déjà de votre ombre.
Newton Louis St Juste, avocat